Les Américains viennent de vivre l’un moment les plus sombres de leur histoire. L’invasion du Capitole par une armée de militants pro-Trump, essentiellement membres de l’extrême-droite, déterminés à empêcher le congrès d’entériner la victoire de Joe Biden à la future présidence des Etats-Unis. Des scènes d’insurrection : ahurissantes, violentes, extrémistes. Cet évènement a scandalisé la terre entière. Cela met également en lumière un élément essentiel : nos démocraties sont fragiles. Il n’y a pas qu’à l’autre bout de la planète que le populisme et l’extrémisme peuvent faire des dégâts. Ils sont à nos portes.
Après avoir vécu quatre années d’une présidence hors normes (et parfois hors de tout contrôle), les américains avaient exprimé clairement leur volonté de changement lors des dernières élections. Entre Fake news et populisme, c’est la manipulation de masse qui a été remise en lumière et exercée au quotidien durant ces dernières années aux USA. Trump n’a eu de cesse que de creuser les inégalités, de monter les uns contre les autres, de stigmatiser, d’exclure. A coups de phrases chocs, de mensonges, de provocations. En s’accrochant coûte que coûte au pouvoir et en allant jusqu’à dénoncer les résultats du vote, l’essence même de la démocratie. On sait les groupes d’extrême droite puissants aux USA : Trump a été pour eux un catalyseur, un amplificateur important, une légitimation. On s’insurge à présent des conséquences auxquelles ont donné lieu cette gestion politique catastrophique. Il faut en tirer des leçons pour l’avenir : ouvrir les yeux sur les dangers et dérives de l’extrême droite et ce, au sein de n’importe quelle démocratie.
Car nous non plus, nous ne sommes pas à l’abri.
Le règne de la critique facile de certains partis, le règne du « tous pourris », la stigmatisation de l’étranger, du chômeur, de celui qui n’est pas dans la norme des « bien-pensants » et l’amplification qui en est faite sur les réseaux sociaux notamment, sont du déjà-vu. L’extrême droite est bel et bien présente chez nous. Comme un poison, elle s’insinue dans les médias, dans la sphère publique, dans nos conversations, dans nos vies. Peu à peu, elle interpelle, elle séduit et gagne du terrain. Les méthodes employées sont ‘Trumpiennes’, ce sont celles du populisme : des raccourcis simplistes, des « solutions » faciles et partielles, des mensonges et fake news, de grandes déclarations enflammées où l’on joue avec les sentiments, les angoisses et les frustrations des gens.
Pourtant, les discours de l’extrême droite ne sont que la poudre aux yeux, visant juste à justifier leur rejet ou leur position conservatrice à l’égard de l’autre : les étrangers, les chômeurs, les femmes, la communauté LGBTQ+, les syndicalistes, etc. Derrière ces refrains qui semblent ‘sonner bien aux oreilles’, les arguments ne tiennent pas la route.
Dans une campagne intitulée ‘le Monde selon l’extrême droite ’, nous avons analysé certaines de ces idées toutes faites largement véhiculées et démontré que la réalité des faits est toute autre…
La crise du Coronavirus que nous connaissons aujourd’hui laissera des traces, pas que sur le plan sanitaire ou économique. Cette crise sera excluante et clivante si nous n’agissons pas. Pour les extrémistes, il y a fort à craindre qu’elle sera le prétexte politique idéal pour désunir plus encore les citoyens et mettre de côté certains groupes cibles.
Demain, il sera trop tard…
Chaque jour, nous devons démonter leur discours, nous opposer à leur structuration, nous poser les bonnes questions. C’est l’objectif de